PHOTOS
VOYAGEZ EN IMAGE A NOS COTES, OUI CETTE PLACE EST LIBRE !
© Sophie Cousin
Le métier d’artiste consiste à créer les conditions du hasard. C’est un art de ne jamais préjuger, une discipline de garder loin les a priori. Une fois que l’on s’est laissé envelopper par les rencontres et les confidences, le relevé des petites choses, les dessins maladroits, alors, seulement, le travail de composition peut commencer.
Faites une capture photographique de cet écran si vous n’êtes pas chez vous. Une fois devant votre bibliothèque, ou celle d’un ami, ou à la bibliothèque, ou dans une librairie, trouvez Le Crabe aux pinces d’or, l’album d’Hergé. Rendez-vous page 38. Case 2. Vous avez devant vous la vignette préférée de l’auteur culte de Tintin. Car, d’apparence anodine – une troupe de bédoins reflue sous les insultes du Capitaine Haddock – l’image offre un mouvement cinématographique parfait. Presque une lanterne magique. En une seule vignette, on lit une séquence complète : le premier personnage armé saisi par l’insulte ; le second qui se met à genoux, apeuré, le troisième qui se tourne et qui ouvre son placement vers une course enclenchée par les suivants. La belle photo de Sophie Cousin qui se situe au-dessus de ce texte participe du même fonctionnement : elle contient en elle tout le mouvement créatif à ce que nous partageons avec vous. Un homme penché sur ses idées – écriture, musique – les offre à l’image pour qui on prend du son. Dans la bande-dessinée, « Entre les lignes » se dit « Espace inter-iconique. »
« La passerelle qui chevauche les quais de la gare de Delle ressemble au tranchant d’une hache planté dans la glace. Une violence grillagée qui donne des airs de prisonniers aux voyageurs qui l’empruntent. Mais presque personne ne profite de la promenade ; les frontaliers préfèrent la bagnole. Alors que le train de Blérot ralentit en passant sous la plateforme, une seule âme entreprend de la traverser, provoquant l’envol d’une nuée d’oiseaux qui écrit des points de suspension dans le ciel sombre, prolongeant le silence du paysage. » Extrait du chapitre 1 de Un Aller sans retour.
Qu’est-ce qu’on a ri, bon sang ! Il faut rendre aux Petits Chanteurs À La Gueule De Bois leur capacité à mettre de la couleur partout où ils passent. C’est le cas de Julie Bloch, aussi, notre productrice, qui sait fabriquer les conditions du bonheur. Et des jurassiens que nous avons croisés dans le train. Français, il faut dire tout ce que les amis suisses ont comme bonne humeur !
Et si l’Art Nouveau était celui de livrer l’artiste en pâture au hasard ? « Tiens, prends le train, rencontre, oblige-toi à repartir de zéro, et prends-nous par la main, les yeux, l’oreille ou le cœur pour nous convoquer en tant que voyageur ! » C’était la consigne de départ pour chacun des participants.
Le métier d’artiste consiste à créer les conditions du hasard. C’est un art de ne jamais préjuger, une discipline de garder loin les a priori. Une fois que l’on s’est laissé envelopper par les rencontres et les confidences, le relevé des petites choses, les dessins maladroits, alors, seulement, le travail de composition peut commencer.
Faites une capture photographique de cet écran si vous n’êtes pas chez vous. Une fois devant votre bibliothèque, ou celle d’un ami, ou à la bibliothèque, ou dans une librairie, trouvez Le Crabe aux pinces d’or, l’album d’Hergé. Rendez-vous page 38. Case 2. Vous avez devant vous la vignette préférée de l’auteur culte de Tintin. Car, d’apparence anodine – une troupe de bédoins reflue sous les insultes du Capitaine Haddock – l’image offre un mouvement cinématographique parfait. Presque une lanterne magique. En une seule vignette, on lit une séquence complète : le premier personnage armé saisi par l’insulte ; le second qui se met à genoux, apeuré, le troisième qui se tourne et qui ouvre son placement vers une course enclenchée par les suivants. La belle photo de Sophie Cousin qui se situe au-dessus de ce texte participe du même fonctionnement : elle contient en elle tout le mouvement créatif à ce que nous partageons avec vous. Un homme penché sur ses idées – écriture, musique – les offre à l’image pour qui on prend du son. Dans la bande-dessinée, « Entre les lignes » se dit « Espace inter-iconique. »
« La passerelle qui chevauche les quais de la gare de Delle ressemble au tranchant d’une hache planté dans la glace. Une violence grillagée qui donne des airs de prisonniers aux voyageurs qui l’empruntent. Mais presque personne ne profite de la promenade ; les frontaliers préfèrent la bagnole. Alors que le train de Blérot ralentit en passant sous la plateforme, une seule âme entreprend de la traverser, provoquant l’envol d’une nuée d’oiseaux qui écrit des points de suspension dans le ciel sombre, prolongeant le silence du paysage. » Extrait du chapitre 1 de Un Aller sans retour.
Qu’est-ce qu’on a ri, bon sang ! Il faut rendre aux Petits Chanteurs À La Gueule De Bois leur capacité à mettre de la couleur partout où ils passent. C’est le cas de Julie Bloch, aussi, notre productrice, qui sait fabriquer les conditions du bonheur. Et des jurassiens que nous avons croisés dans le train. Français, il faut dire tout ce que les amis suisses ont comme bonne humeur !
Et si l’Art Nouveau était celui de livrer l’artiste en pâture au hasard ? « Tiens, prends le train, rencontre, oblige-toi à repartir de zéro, et prends-nous par la main, les yeux, l’oreille ou le cœur pour nous convoquer en tant que voyageur ! » C’était la consigne de départ pour chacun des participants.
